
Cet article traite des points importants à considérer pour proposer une offre de cours spécifiques au sein des établissements scolaires.
Certains élèves présentent des difficultés à l’occasion de la leçon d’éducation physique et sportive (EPS). Il s’agit de difficultés de mobilité, d’endurance, de coordination mais également des problèmes relevant d’un manque de confiance en soi et d’une faible estime de soi. Les expériences relèvent que dans la majorité des situations, les élèves en difficulté à l’EPS sont des élèves en surpoids ou obèses.
Dans certains établissements, des cours sont organisés afin de prendre en compte les besoins particuliers de ces élèves. Cet article traite des points importants à considérer de manière à rester dans les limites du rôle de l’école et répondre aux besoins des élèves.
Recommandations
Dans le cas où un cours d’activité physique pour élèves en difficulté est proposé, il est important qu’un groupe de travail soit constitué de manière à bien identifier les besoins des enfants et des adolescent·e·s.
Il s’agit de définir le programme : augmenter l’activité physique à moyen terme seul·e ou en groupe, les objectifs et les modalités du cours (quoi, par qui, comment).
Voici une proposition des objectifs visés :
Avoir du plaisir, découvrir ou retrouver l’envie et le goût de bouger.
Modifier les représentations concernant l’éducation physique et l’activité physique en général.
Améliorer l’estime de soi, la confiance en soi et en particulier dans le rapport au corps et au mouvement.
Augmenter la mobilité, la force et la tenue du corps.
Améliorer la socialisation. Partager avec d’autres dans une situation similaire, permettre une meilleure intégration dans la leçon habituelle d’EPS.
Augmenter l’activité physique à moyen terme seul ou en groupe.
Il s’agit de travailler sur le plaisir et les compétences et non sur la modification du poids. Cet objectif est trop ambitieux pour un cours hebdomadaire et sort du cadre scolaire. De plus, il dépend de nombreux facteurs et renforce les préoccupations autour du poids.
Comment procéder ?
Si les cours ne concernent que des élèves en surpoids, il est important de confirmer auprès d’eux qu’ils acceptent la démarche. En effet, se retrouver entre enfants ayant les mêmes problématiques peut être enrichissant, mais la démarche peut être tout aussi intéressante en incluant par exemple des enfants ayant des difficultés liées à une maladie chronique. Ceci permet de prendre du recul par rapport à sa propre situation et dépasser la question du poids.
Le rôle de l’école se situe dans la promotion de l’activité physique par l’acquisition de connaissances et de compétences. Elle doit se différencier clairement d’une prise en charge thérapeutique qui a lieu dans le contexte extrascolaire.
Créer un projet global
Pour faire sens, la promotion de l’activité physique à travers des leçons EPS devrait s’inscrire dans un projet global de promotion de l’activité physique et l’alimentation équilibrée et ne devrait pas être l’unique action envisagée de l’école.
Elle peut néanmoins être la première étape ou une étape d’un projet coordonné. Les questions de cohérence sont en effet importantes et il est par exemple peu pertinent de promouvoir l’activité physique pendant des cours facultatifs si, par ailleurs, rien n’est envisagé pour améliorer l’environnement physique des élèves (cour de récréation, chemin de l’école).
La cohérence passe aussi par le travail sur les questions d’alimentation et la promotion d’un environnement favorable à une alimentation équilibrée (récréations, cantine scolaire, distributeurs, etc.).
Collaborer
Il est important qu’un tel projet soit construit de manière pluridisciplinaire (enseignant·e, infirmier·ère scolaire, idéalement enfants, parents). Co-construire permet de croiser les regards, d’enrichir la réflexion.
L’acquisition de valeurs et de comportements dans le domaine de l’activité physique sont d’abord du ressort des familles. Le projet doit intégrer les différences, accompagner les enfants et être attentif à ne pas juger, à ne pas imposer de norme. En effet, il existe un risque en traitant de la promotion de l’activité physique de stigmatiser les élèves trop peu actifs – ce d’autant plus s’ils sont en surpoids.
Construire le projet à plusieurs permet une appropriation de la démarche par les différent·e·s acteur·trice·s. Elle favorise également sa réussite et sa pérennité.
Remarque
L’offre extrascolaire étant souvent limitée pour ces enfants car basée sur la compétition, les enseignant·e·s et les moniteur·trice·s de sport peuvent jouer un rôle dans la sensibilisation des clubs sportifs aux difficultés rencontrées par certains élèves pour s’y intégrer. Ainsi le sport scolaire facultatif pourrait constituer une passerelle permettant de favoriser l’intégration de ces élèves au sein des clubs sportifs.