
Cet article permet de comprendre les enjeux liés aux distributeurs automatiques dans les écoles et propose des alternatives.
Distributeurs automatiques : et si on s’en passait ?
Les distributeurs incitent très souvent les enfants à une surconsommation de boissons sucrées, de chocolats et d’autres sucreries. La corrélation entre la consommation de boissons sucrées et la prise de poids est significative. De plus la consommation de tels produits favorise le développement de caries et de diabète de type 2.
La problématique des distributeurs est relativement complexe. S’il est évident qu’en terme d’exemplarité, la présence de distributeurs à l’école doit être combattue, les données de la littérature scientifique ne sont pas claires quant à l’impact d’une telle mesure (légèrement bénéfique). Toutefois un lien existe entre le nombre de distributeurs de boissons sucrées dans les établissements et leur consommation, de même qu’entre une politique publique restrictive et le nombre de distributeurs.
Par ailleurs, les distributeurs génèrent des revenus pour l’école ou le propriétaire de la cafétéria (caisse pour des voyages d’étude ou sorties scolaires, financement du personnel) et leur suppression en est complexifiée. Enfin, à partir d’un certain âge (enseignement post-obligatoire), l’interdiction peut être contradictoire à l’acquisition de responsabilité et d’autonomie. Il en ressort que la suppression est à évaluer de manière différente entre l’enseignement obligatoire et le post-obligatoire.
Recommandations
Selon la littérature scientifique, l’influence de l’école sur la façon de se nourrir est non négligeable. D’autant plus que les enfants et adolescent·e·s passent la plus grande partie de leur journée à l’école et qu’ils y mangent régulièrement lors des récréations et des repas de midi.
Afin d’être cohérent, l’offre alimentaire doit soutenir le message de promotion d’une alimentation équilibrée. Il est par conséquent recommandé de réfléchir à la pertinence et à la nécessité de mettre des distributeurs de boissons et d’aliments à disposition des élèves à l’école obligatoire et de modifier leur contenu en proposant une offre équilibrée au post-obligatoire.
Comment les écoles peuvent-elles agir ?
Renoncer si possible aux distributeurs dans les établissements de la scolarité obligatoire.
Si un distributeur d’aliments et de boissons est nécessaire, négocier l’offre afin d’y intégrer des aliments d’une meilleure valeur nutritionnelle.
Eaux minérales gazeuses (pour l’eau plate, valoriser l’eau du robinet), jus de fruits (sans sucre ajouté), yogourts, yogourts à boire, lait, barres de céréales au naturel, fruits, sandwiches, salades. Eviter les produits édulcorés dont la consommation n’est pas recommandée pour les enfants, limiter également la possibilité pour ceux-ci d’acheter du café, des boissons énergisantes et bien sûr interdire les boissons alcoolisées. (ex : fresh and fit de Selecta).
Identifier la·les personne·s validant le choix des produits mis en vente dans l’appareil et vérifier chaque semestre le respect de ce choix ainsi que les prix.
Vendre les produits équilibrés à un prix plus attractif que ne le sont les barres chocolatées ou les boissons sucrées dans les commerces de proximité.
Choisir un distributeur de pommes ainsi que ses variations (pommes séchées, jus de pommes).
Faire participer les enfants au choix des produits après les avoir sensibilisés à l’importance d’une alimentation équilibrée.
Varier l’offre alimentaire malgré la présence de distributeurs.
Par exemple, organiser des ventes de fruits ou de produits laitiers avec certaines classes.
Mettre à disposition une fontaine à eau potable branchée sur le secteur.
Favoriser la consommation d’eau du robinet et son accès en autorisant l’utilisation de bouteilles personnelles.