Boissons énergisantes : à partir de quel âge?

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Sucrées et connotées énergie, les boissons énergisantes sont accessibles facilement sur le marché. Promues avec un marketing puissant, les boissons énergisantes sont largement appréciées des adolescent·e·s. Cet article passe sous la loupe ces produits, en mettant en évidence les risques ainsi que les recommandations.

La consommation de boissons énergisantes est en augmentation chez les jeunes. Une enquête relève que :

à 15 ans, environ 14% des garçons et 8% des filles consomment une ou plusieurs fois par jour des boissons énergisantes.

HBSC 2010

Dans la perspective du public interrogé, une banalisation du produit est constaté. Cette normalisation induit des questions de la part des acteurs de l’école, des parents et des médias quant aux effets des boissons énergisantes sur la santé. La composition des produit intrigue également (caféine, taurine, glucides, entre autres).

Une canette contient entre 80 et 141mg de caféine par 250ml (selon les marques), une tasse de café apporte environ 80mg de caféine. Cette boisson est également composée de glucides même s’il existe des versions zéro ou light.

A titre illustratif, une canette de Red Bull (250 ml) contient 80 mg de caféine, 1000 mg de taurine, 600 mg de glucurono-lactone, 8 mg de vit. B1 (50% RDA); 2 mg de B5 (33%) ; 2 mg B6 (143%); 2 μg de B12 (80%) et 11% de glucides, soit 27.5 g ou 7 morceaux de sucre pour 250 ml.

Quels sont les risques encourus ?

Chez les enfants et les adolescents, les risques sont essentiellement liés à la caféine : nervosité, troubles du sommeil, troubles cardiaques et risque de dépendance à une boisson à base de caféine.

Les boissons énergisantes présentent également des teneurs en sucre similaires à d’autres boissons sucrées, telles que Coca-Cola ou thé froid (28g/cannette de glucides). L’apport calorique est donc conséquent et peut donc favoriser le surpoids.

Elles contiennent d’autres substances, comme la taurine et le glucurono-lactone. Ces produits sont jugés inoffensifs pour une consommation dite « raisonnable », soit 1 à 2 canette·s par jour.

Pour autant, cette consommation multiplient par 10 pour la taurine et par 1000 pour le glucurono-lactone la quantité apportée de ces composants par l’alimentation habituelle.

Toutefois, les interactions entre ces substances n’ont pas été étudiées et aucun bénéfice ni sur la santé ni sur les performances n’a été identifié.

Par ailleurs, les boissons énergisantes peuvent majorer le risque de déshydratation : en effet, ces boissons trop concentrées, aux propriétés diurétiques n’hydratent pas correctement. De plus, les boissons énergisantes ne doivent pas être confondues avec les boissons énergétiques pour sportif. Les boissons énergétiques sont intéressantes uniquement lors d’efforts physiques prolongés, sinon l’eau suffit et reste la boisson idéale.

Boissons énergisantes : comment agir ?

En résumé, les recommandations générales suivantes s’appliquent :

Déconseiller la consommation de telles boissons jusqu’à 12 ans et donc la vente en milieu scolaire obligatoire.

Conseiller de limiter la consommation de boissons sucrées et caféinées (thé froid, Coca-Cola, etc.) chez les enfants.

Pour les plus âgés, proposer de ne pas dépasser 2 canettes par jour de boissons énergisantes (2 emballages s’il s’agit de shot) puisque l’innocuité de la consommation conjointe de taurine et de glucurono-lactone n’a pas été démontrée.

Rappeler la recommandation de ne pas mélanger ces boissons avec de l’alcool, puisque cette mention n’est plus une exigence légale.

Avec les adolescent·e·s, l’approche suivante est à privilégier :

Discuter des raisons de la consommation de ce type de boisson, avec alcool ou non.

Connaître leur fréquence de consommation, les encourager à diminuer si celle-ci est trop élevée.

Discuter des risques d’une consommation accrue de ce type de boissons (effet sur les dents, facteurs de risques de certaines maladies, consommation importante de caféine. Attention au mélange boissons énergisantes et alcool: augmentation des conduites à risques).

Discuter de l’impact du coût de ces boissons sur leur budget.

Développer leur esprit critique par rapport aux messages véhiculés par la publicité.